A bientôt 75 ans, si je fais le bilan de mon parcours professionnel (à première vue plutôt éclectique), j’y retrouve une constante: celle de la recherche de la beauté sous toutes ses formes.

D’abord, dans ma première expérience de travail en tant que cytologiste, je suis émerveillée par la beauté de l’infiniment petit qui se dévoile à moi sous l’objectif du microscope. Par la suite, changement complet d’orientation: je plonge dans le monde de la mode qui m'a toujours attirée. C’est en tant que styliste, coordinatrice de mode et formatrice que j’ai l'occasion d’exprimer ma vision de la beauté par l’agencement des formes, couleurs, matières et textures. Des années de pur bonheur…

Enfin, ma recherche de la beauté se poursuivra dans un troisième volet: celui de la relation d’aide où, en tant que thérapeute, je découvre qu’il n’existe rien de plus beau et de plus touchant que d’être témoin de l’éclosion de la beauté intérieure d’un être humain.

Quel détail de ta pratique essaies-tu de toujours mettre en valeur?

L’authenticité et le plaisir d’être moi-même à l'âge que j’ai. J’ai envie de témoigner par mon attitude qu’on peut être belle et bien dans sa peau même si notre corps n’est plus aussi parfait qu’il l’était à 20 ou 30 ans. Je crois qu’en avançant en âge, la beauté se situe ailleurs, à l'intérieur de soi d'où elle irradie. Cette beauté devient ainsi plus vibrante, plus palpable en quelque sorte. Je crois que c’est parce qu’on a fait le travail pour se trouver et pour assumer notre pouvoir, et qu’on n’a finalement plus rien à prouver.